Zoom’Art Magazine

“Une nouvelle approche de l’Art”

Magazine Digital

2023 est une année faste pour l’œuvre de PICASSO. Plus de 45 expositions à travers le monde,. Tous les thèmes de PICASSO sont représentés :la préhistoire, l’antiquité, les dessins, PICASSO et le féminisme, Picasso  les taureaux et la tauromachie, les paysages de PICASSO, les œuvres tardives de PICASSO, la période bleue et rose, PICASSO et MIRO, PICASSO et l’art contemporain Américain etc etc. 

Il serait très difficile de faire un compte rendu exhaustif de tout ce qui est présenté. Des milliers d’œuvres de PICASSO sont présentés au public , certaines appartiennent aux musées qui exposent d’autres circulent d’expositions en expositions à travers les continents, certaines  très rares ressortent pour les premières fois. 

J’aimerais vous présenter une œuvre inédite de 1938 qui a échappé à la vigilance des marchands, des collectionneurs, des galeries et musées et qui a la caractéristique de correspondre à beaucoup de thèmes développés dans les expositions anniversaires cités ci-dessus. Ce dessin est donc un excellent condensé de tout les thèmes exposés que l’on y retrouve sans voyager d’expo en expo

C’est un portrait de STRAVINSKY de 1938 qui a été fait sur le dos d’une invitation à se rendre à la première du film «  les disparus de Saint Agil » en Avril 1938 et dont le dialoguiste est Jacques PREVERT, le poète ami de PICASSO.

 PICASSO a plié cette invitation pour la placer dans son carnet de poche de 1937, il l’a ressorti en Novembre 1938   au restaurant « Au MARIGNAN » après avoir assisté dans la même loge N°8  que STRAVINSKY à la première de la pièce de son ami Jean COCTEAU « Les parents terribles » et dressa le portrait de STRAVINSKY de mémoire non pas un portrait décoratif sous ses traits extérieurs  ou ce qui pourrait passer pour une caricature mais un portrait mettant en valeur son for intérieur et dévoilant son état d’âme de ce 16 novembre 1938, très tourmenté  par la maladie de sa fille et de sa femme qui allaient mourir de la tuberculose quelques jours plus tard. Ce dessin très personnel, PICASSO le garda pour lui et il en fit cadeau à sa mécène Eugenia ERRAZURIZ en 1941 Voila planté le décor de ce dessin qui en dit long sur STRAVINSKY . Il lui a fallu sans doute quelques petites minutes pour l’exécuter mais c’est le travail de plus de 30 ans d’expérience artistique  pour en arriver là.

Voilà planté le décor. Pour en revenir aux thèmes des expositions à travers ce dessin voici ce que l’on peut en extraire. 

Tout d’abord ce dessin a été fait en 1938 . 1938 est encore une année mal connue et un peu délaissée par les biographes, C’est une année qui est pris en étau par deux années très importantes dans l’œuvre de PICASSO , 1937 avec le tableau emblématique « GUERNICA  et 1939-1940 avec « les carnets de ROYAN ,il reste peu de places pour 1938 dans les biographies et pourtant c’est une année importante qui mérite plus de considération. Il peint de grands tableaux comme «  femmes à leur toilette »  des portraits de DORA MAAR de NUSH ELUARD, les tableaux « homme au chapeau de paille et cornet de glace » et beaucoup de natures mortes. 

On remarque qu’en 1938 , le style a changé , les peintures et dessins sont faits de traits de hachures de stries de chevrons. C’est ce qu’on remarque aussi dans le portrait de STRAVINSKY , Hachures appairées et stries  au niveau du nez, des lèvres, des cheveux. C’est aussi une année ou le minotaure agressif des années 33 à 37 est remplacé par un taureau ou un minotaure bienveillant, protecteur et en souffrance qui symbolise  le courage et l’espoir. Il n’est plus l’agresseur sexuel. Dans le portrait de STRAVINSKY, il y a du taureau . En effet, il l’ affuble d’un visage rond et gonflé, d’un cou de taureau , une bouche aux lèvres épaisses. La bouche est ouverte, cela lui donne l’aspect d’un animal blessé  qui crie de douleur  comme une mise à mort de taureau. Cela correspond a l’état d’esprit DE STRAVINSKY très préoccupé par la maladie de ses proches.

1938 c’est aussi  les dessins figuratifs de DORA MAAR  moins pleureuses qu’en 1937 et qui se remarquent aussi par des hachures , des stries et des chapeaux tout en couleurs. 

Le taureau et les dessins faits de hachures sont des thèmes des expositions

-REAL ACADEMIA DE BELLAS ARTES DE SAN FERNANDO – ( La tauromachie) ( 22.06.2023 au 03.09 2023

-MUSEE GOYA  de CASTRES  – ( les taureaux de GOYA) du 30.06.2023 au 01.10.2023

CENTRE POMPIDOU  ( PICASSO- Dessiner à l’infini)

Ces hachures dans les œuvres de PICASSO de 1938 ne viennent pas de nulle part. En effet au début du XXeme siècle PICASSO a été un des premiers avec MATISSE , DERAIN et DE VLAMINCK puis MIRO à s’intéresser à la préhistoire  par les cavernes rupestres  , au primitivisme avec l’art négre  l’art océanien et ibérique. On retrouve le mêmes hachures de PICASSO dans les cavernes rupestres, le taureau est également un animal qui est abondamment représenté dans l’art pariétal et  dans les grottes et  la grande majorité  des représentations  de la figure humaine font l’objet d’un travestissement animal. Dans ce dessin le portrait de STRAVINSKY a quelque chose d’un taureau

Ce thème de la préhistoire  et le thème  de la modernité et classicisme ont été traités par

MUSEE DE L’HOMME – ( PICASSO et la préhistoire) du 8.02.2023 au 12.06.2023

PALAIS PRINCIER  MONACO   – (Modernité et Classicisme)

On peut faire le rapprochement de ce  portrait de STRAVINSKY  avec  le portrait  de GERTRUDE STEIN de 1906 , dans la façon de les  concevoir . IL aura fallu 90 séances de poses à GERTRUDE STEIN pour qu’en définitive PICASSO supprime le visage pour en créer un autre  de mémoire . Le portrait de STRAVINSKY lui n’aura demandé que quelques petites minutes pour le faire de mémoire mais le rapprochement des deux c’est le coté magique et sorcier de PICASSO  dans les portraits de GERTRUDE STEIN ET STRAVINSKY . 

Pour Gertude STEIN  le portrait ne ressemblant  pas tout à fait au modèle .PICASSO aurait dit que GERTRUDE STEIN ressemblera un jour  à son portrait de 1906, ce qui s’est révélé exact quand on regarde  la photographie  de GERTRUDE STEIN de 1922 à coté du portrait de PICASSO de 1906

De même pour le portrait de STRAVINSKY , en dépit de l’aspect taureau du dessin , le dessin de 1938 ressemblera au visage de  STRAVINSKY  futur des années 50 avec son double menton qu’il n’avait pas en 1938 et sa calvitie de devant , plus prononcée qu’en 1938

Ce thème de Gertrude STEIN fait partie d’une exposition

MUSEE DU LUXEMBOURG  – (GERTRUDE STEIN et PICASSO) 13.09.2023 au 21.01.2024

Grâce à ses 2 mécènes  GERTRUDE STEIN et EUGENIA ERRAZURIZ , PICASSO fut introduit dans le milieu artistique  de la peinture, de la poésie, des écrivains jusqu’à en devenir lui-même le fer de lance dont tout le monde voulait obtenir ses bonnes grâces et la compagnie.

Ce portrait de STRAVINSKY est fait sur le dos d’une invitation pour assister à la première du film « les disparus de Saint AGIL » de son ami Jacques PREVERT. 

Le portrait a été réalisé après avoir assisté à la première de la pièce de théâtre «  Les parents terribles » , le 16 novembre 1938, de son ami Jean COCTEAU et le dessin fut offert à sa mécène Eugenia ERRAZURIZ en 1941

Ce thème  du rayonnement de PICASSO sur l’art moderne à PARIS fait partie de l’exposition :

PETIT PALAIS :  « PICASSO AU CENTRE DU RAYONNEMENT DE L’ART MODERNE DE PARIS)   du 14 11.2023 au 1404 2024

PICASSO n’en était pas à son premier dessin sur STRAVINSKY . Ce dernier dessin de 1938 avant que STRAVINSKY quitte la France définitivement à été précédé de 3 autres dessins de STRAVINSKY. Le premier date de 1917 quand PICASSO rencontre STRAVINSKY  à ROME  pour le ballet de DIAGUILEV où il réalise le décor  du ballet   «  PARADE ». Le deuxième date de 1920  quelques jours après  la « première » du ballet  « PULCINELLA » et le troisième de 1920 également, qui correspondait plus à ce que STRAVINSKY en attendait. Il  fut offert à sa mécène EUGENIA ERRAZURIZ  comme celui inédit de 1938 offert en 1941 à sa mécène 

Le thème des dessins de PICASSO fait partie de l’exposition

CENTRE POMPIDOU « PICASSO -dessiner à l’infini » du 18.10.2023 au 21.04.2023)

On peut évoquer aussi dans ce dessin les relations avec MIRO et WILLEM DE KOONING

Pour MIRO et PICASSO , ils se sont rencontrés  à partir de 1917  mais leur étroite amitié   personnelle et artistique  se consolident à PARIS et durera jusqu’à la fin de leur vie. Ils ont  en commun  l’amour pour la préhistoire , l’antiquité et les taureaux ce que l’on retrouve dans ce dessin de STRAVINSKY

Pour WILLEM DE KOONING  et PICASSO  . Si  la  première source d’inspiration  de DE KOONING dans la peinture moderne Européenne  est celle  SOUTINE, PICASSO n’est pas en reste. 

Il y a un thème où on peut les rapprocher dans ce dessin c’est le thème de la crucifixion qui a fasciné les deux peintres .

Pour PICASSO , la crucifixion c’est la volonté de transmettre la douleur , l’angoisse de la mort d’un homme  et la douleur de ceux qui restent.

POUR DE KOONING  ce thème  de la cruxifiction le fascine pour en devenir obsessionnel. 

Ce portrait de STRAVINSKY  a un rapport avec la crucifixion  au même titre que «  la femme qui pleure » allégorie à DORA MAAR ou la « suppliante »  et à PICASSO lui-même dans «  l’homme qui pleure » ou « suppliant ». C’est cet homme  bras levé éperdu de douleurs  qui crie bouche ouverte  et langue dressée les horreurs de la guerre  d’Espagne. 

Ce portrait inédit de 1938  nous présente STRAVINSKY qui crie sa douleur et qui implore le ciel comme jésus implore son père sur la croix

Ces thèmes  « PICASSO MIRO  », « PICASSO DE KOONING)   sont développés à 

-FONDATION MIRO de BARCELONE et MUSEE PICASSO de BARCELONE , expositions simultanées

-MUSEE PICASSO de MALAGA-FABA  ( INFLUENCE DE PICASSO  SUR L’ART AMERICAIN ) du 3.10.2023 au 24 03 2024

Vous trouverez les études complètes du dessin Inédit de 1938 dans mon blog

https://etudespeinturesinedites.blogspot.com

cliquer en haut sur PICASSO

un traducteur est inclus dans le blog

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