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La musique électro-acoustique

Dans le contexte musical, la notion d’expérimentation caractérise une position radicale vis-à-vis de toutes les dimensions de la structure musicale, phonologique, grammaticale, syntaxique et discursive, pour employer une terminologie linguistique. Le caractère expérimental des premières compositions électro-acoustiques était étroitement lié à la technologie. Il n’existait pas à l’époque d’instruments spécialement conçus pour cette forme de musique, mais uniquement des enregistreurs, des générateurs de sons, filtres. Chaque phase d’une composition exigeait une solution technique différente, qui ne pouvait être trouvée qu’à travers l’expérimentation. Le fait que le compositeur ait à effectuer toutes les opérations manuellement contribuait grandement à la densité et à la complexité formelles des premières œuvres électro-acoustiques.
En effet, rien n’était donné à l’époque, sauf peut-être les ondes sinusoïdales continues, et le besoin de concevoir la forme et le contenu d’une pièce avant d’entreprendre sa réalisation explique l’existence de nombreuses compositions tout à fait remarquables.
La musique électro acoustique que nous connaissons aujourd’hui provient essentiellement de deux sources, la musique concrète d’une part, née en 1948 au Club d’Essai de Paris sous la direction de Pierre Schaeffer et l’elektronische Musik d’autre part, lancée par Herbert Eimert à la Nordwestdeutscher Rundfunk de Cologne.
Les intentions esthétiques de ces deux studios étaient à l’origine diamétralement opposées. La musique concrète se fondait principalement sur du matériau enregistré — musique, parole, sons de l’environnement quotidien et autres bruits.
Ces sons étaient ensuite transposés, renversés, filtrés, fragmentés, recombinés, mixés parmi l’équipement disponible dans les studios radiophoniques. Herbert Eimert, en revanche, proposait une musique dont le matériau sonore serait produit entièrement par des moyens électroacoustiques, ce qui au début des années cinquante revenait à fabriquer des sons complexes à partir de techniques élémentaires telles que trains d’impulsions ou ondes sinusoïdales, et à les traiter ensuite par des procédés sensiblement équivalents à ceux adoptés par Schaeffer.

Massimiliano Donninelli - Chef d’Orchestre et Compositeur

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