Le français, langue vivante à la fois passé et avenir traversée par les changements de la vie, est un vivier d’humains, une mémoire, une histoire culturelle, une structure mentale consciente et inconsciente. Au XVIII ème siècle, le français se substitue au latin pour la rédaction des traités internationaux, devient langue de diplomatie, des cours européennes et du travail des diplomates ottomans au XIXème. Il eut une place importante dans les négociations diplomatiques jusqu’aux années 60. Mais, détrôné par l’anglais depuis.
Exilés de leur langue officielle ou maternelle, qui sert d’appui et de base du subjectif et de l’intime structure de la personnalité de l’individu – de nombreux écrivains africains s’approprient le français pour dénoncer le colonialisme, dire leur africanité, sortir de leur enveloppe et s’offrir la rencontre de l’étranger. Après les indépendances, les maghrebins craignaient déculturation et déracinement. Malgré la présence du français considéré une richesse « butin de guerre » dixit l’écrivain algérien Kateb Yacine et « une fénêtre ouverte …sur le monde occidental, … de la logique, de la raison, de la mesure » selon le roi Hassan II du Maroc, l’arabe est langue officielle du Maghreb où l’arabisation est en grande marche.
Fatima Chbibane - Poétesse, Traductrice, Peintre
Ambassadeur de la Paix, à l'Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés AIDL
Rédacteur en chef, chez Pluton-Magazine