Zoom’Art Magazine

“Une nouvelle approche de l’Art”

Magazine Digital

Cette histoire du NO ART semble voir son origine dans le concept de Dada (1916) et dans Fontaine de Duchamp (1917). Le détournement de l’objet utilitaire accompli par Fontaine bouleverse l’histoire de l’art : pour la première fois un objet du quotidien se présente en œuvre d’art. Le coup de grâce de Duchamp est de présenter l’urinoir renversé et de révéler ainsi le potentiel artistique des objets industriels.

 Ce geste déclenche, quelques décennies plus tard, un problème de taille : beaucoup d’artistes prétendent alors faire de l’art avec des simples objets trouvés. Ce problème, à mon avis, met en relief le grand vide de conscience sociale et spirituelle des masses mais aussi une prétendue facilité immédiate de la part du prétendu artiste dirigé par un pouvoir, une main invisible qui, à travers lui, pointe l’économie et les religions comme un mode de soumission, un régime de la peur et de l’ignorance. C’est ainsi que boîtes à chaussures vides, seaux en plastique, verres et une infinité d’autres choses se présentent comme de l’art per se.  Ainsi la société les gobe via les médias et la junk-tv.

Beaucoup d’artistes, y compris moi-même, ont voulu, du temps de Duchamp et bien après, voir dans les décombres, dans les fragments de murs, les affiches décollées ou les graffiti, une inhabituelle dimension artistique venue comme par hasard. Beaucoup de ces expressions ont fait l’objet d’une récupération, des manifestations en galeries ou ont été montrées lors d’expositions photographiques.

L’auteur anonyme du label NO ART trouve une issue à son désespoir de ne pas atteindre son public au moment de « faire de l’art », en mettant cette étiquette sur tous les objets trouvés en puissance de le devenir et, ceci selon son point de vue et sa sélection subjective. Les artistes qui se sont opposés à l’idée de l’œuvre d’art comme marchandise suivent, sans doute pas intentionnellement, cette voie tracée, avec des œuvres incapables de trouver des clients, car trop éphémères, car trop fragiles, comme les installations et autres.

Cela dit, le public amateur sera sans doute étonné quand un cartel attirera son attention sur ce qui aurait pu être de l’art, pour regarder ce sur quoi il ne s’était jamais arrêté, ce qui suscite les paradoxes: tout est art, rien n’est art. La non utilité et l’urgence de l’art.  

Question de développement spirituel.

Auteur: Leoncio Villanueva, Peintre

Pérou

Leoncio Villanueva

Peintre de renom né à Lima au Pérou qui a vécu deux décennies en France, au Mexique et Belgique.  Il était une partie importante de la génération des 70.  Il a remporté plusieurs prix internationaux et a été le représentant de son pays aux Biennale à Venise et Biennale à Sao Paulo.

Une phrase de lui est très éloquente dans son travail pictural « Je sens la toile vierge c’est comme une scène, où chaque objet est un personnage »

(http://www.andes.missouri.edu/andes/Cronicas/MIG_Villanueva.html

https://www.facebook.com/notes/artistas-faber-castell-per%C3%BA/leoncio-villanueva-uno-de-nuestros-ma%CC%81s-destacados-artistas-visuales/611525122347047/)

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