Igor KUBALEK dans son essai « Propos sur la démarche figurative en art actuel » survole la justification de la valeur symbolique de la figuration en peinture. Les Témoins de l’Époque Formidable sont les artistes cachés (l’art caché d’Aude de Kerros[1]) avec les indépendants, les libéraux et les autoentrepreneurs. Nombreux sont appelés par leurs impulsions intimes à s’exprimer sur le monde qui les entoure, mais trop peu sont élus à être reconnus par un public comme porteurs d’un message artistique.

Hélas, ce travail de Sisyphe, malgré son bonheur, a le fardeau d’une frustration permanente. Cette appellation des Témoins correspond à la situation de leur exclusion involontaire des mainstreams financiers, idéologiques et médiatiques actuels, pour ne pas pouvoir intervenir avec ce mercantilisme hégémonique. Certains veulent se faire appeler Dissidents, mais la dissidence en démocratie est un oxymore irrationnel. Cette exclusion provient des institutions, privée ou publiques, des fonctionnaires de ce marché redistribué, qui gèrent le marché de l’art actuel, et de leurs spectateurs qui ne sont pas aptes à consommer d’autres formes d’art que celles bénies par les transactions. « Les fauves du marché », « les super-galeries », sont grands, arrogants et beaux et ils tentent de dévorer tout le marché. « Les pouvoirs publics » (« les institutions » : FRAC, CRAC, …) tentent de soutenir l’accès au « bon goût » des populations en les protégeant de ces fauves, et proposent une approche infantilisante : deux chiens qui partagent le même os. Il n’y a plus d’indépendance d’un goût « indépendant », car le marché, comme un os, est partagé.