Dans les arts visuels, la valeur d’une peinture, d’une sculpture, d’une gravure ou d’une photographie ne dépend pas uniquement de son esthétique ou de son processus créatif, mais aussi de sa traçabilité, qui garantit son authenticité et son origine. Ce facteur permet aux œuvres de prendre de la valeur avec le temps, profitant principalement aux acheteurs lors des reventes, tandis que l’artiste, dans la majorité des cas, ne participe pas aux gains économiques générés.
Si l’acheteur peut bénéficier d’une future revente, que reçoit alors l’auteur ? La réponse réside dans le droit de suite, qui accorde à l’artiste entre 2 % et 5 % de chaque revente ultérieure. Ce droit ne représente pas seulement une compensation économique : il constitue également une reconnaissance éthique du lien entre le créateur, l’œuvre et le marché.
Cependant, pour que ce droit soit réellement effectif, il est essentiel que l’artiste s’implique activement afin de le faire valoir. Pour pouvoir le réclamer, il est fondamental de renforcer la traçabilité, c’est-à-dire de bien documenter le transfert de l’œuvre de son créateur à l’acquéreur : enregistrer l’œuvre, émettre des certificats d’authenticité contenant les informations sur l’acheteur, et maintenir un registre des ventes à jour. Ces documents constituent la base légale permettant d’exiger le droit de revente.
En définitive, la valorisation d’une œuvre ne repose pas uniquement sur son impact culturel, mais aussi sur la protection juridique qui assure le legs de l’artiste et la transparence du marché de l’art.
Luis Armando Alvarez,
Avocat, Université Santa María, VE.
Spécialiste en Propriété Intellectuelle, Université des Andes, VE.
Master en Communication et Industries Créatives, Université d’Alicante, ES.
