Paris accueille, pour la première fois, une rétrospective sur l’œuvre du peintre basque Gonzalo Chillida.
L’Institut Cervantes abrite les œuvres de ce peintre méconnu mais avec une carrière de 50 ans de travail artistique en Espagne et au Pays basque espagnol.
Injustement obscurci par la réputation de son frère, le grand sculpteur Eduardo Chillida, Gonzalo (Saint-Sébastien 1926-2008) a subi avec une élégante discrétion l’opacité de sa projection publique. L’attitude humble et laconique de Gonzalo Chillida correspondait parfaitement à son art, qui s’est progressivement installé avec cette perfection silencieuse des esprits profonds et raffinés tout au long d’une carrière sans s’évanouir pendant plus d’un demi-siècle (EL PAIS CULTURA 2016).
Gonzalo Chillida Juantegui à ses débuts, sa peinture est réaliste et naturaliste, avec une nette influence cubiste, proche du travail de Pablo Palazuelo (1916-2007) ou de Benjamín Palencia (1894-1980). Ce sera à la fin des années 60 qu’il commencera à adopter des tendances abstraites, en abandonnant progressivement la figuration pour des formes diluées dans de douces nuances chromatiques, à mi-chemin entre la définition et l’indétermination. C’est alors que naît son intérêt pour les marines qui deviendront l’objet de sa peinture, ayant comme motif les paysages basques, grisâtres et brumeux. D’inspiration romantique, il aborde les horizons denses et brumeux de Caspar David Friedrich (1774-1840).
L’une des particularités de Gonzalo Chillida est, malgré le fait que sa carrière artistique s’étend au cours de 50 ans, il n’a jamais eu d’exposition rétrospective. « Le livre des éditeurs de TF compile toutes ses œuvres et il a permis à mon père de voir pour la première fois, tout son travail rassemblé » explique Alicia Chillida, sa fille et au même temps conservatrice d’art. Pendant deux ans, elle a dirigé le travail de localisation, d’archivage et d’inventaire des œuvres dispersées dans les musées et les collections privées. « Le livre propose trois textes, un du poète Gabriel Celaya, un autre du peintre Antonio Saura et un dernier de Miguel Zugaza, directeur du Musée del Prado. Ce livre complète l’action de diffusion menée par les enfants de Gonzalo Chillida dans le monde entier. L’exposition itinérante actuellement à l’Institut Cervantes jusqu’en février 2022 puis voyagera à Rome, au Japon et à Bilbao.
Nous espérons que cette exposition vous plaira !