Dans l’ombre de la Joconde
Au musée du Louvre, tous les yeux sont tournés vers la belle Mona Lisa de Léonard de Vinci.
Elle attire l’attention de la grande majorité des visiteurs. Et lorsqu’ils se retrouvent devant, ils sont gardés à bonne distance de la noble dame, à l’observer derrière une épaisse vitre, plus de trois mètres derrière. Dans ces conditions, le coup de foudre artistique est souvent vécu avec déception.
Pourtant, à quelques mètres de là se trouve la Belle Ferronnière, un des cinq chefs-d’œuvre du grand maître que le visiteur peut contempler. Contempler, le mot est faible car il a la possibilité de se rapprocher aussi près que le permet la barrière de mise à distance (donc très près…) afin de se délecter de l’œuvre sans la foule délirante qui viendrait gâcher le plaisir.
La Belle Ferronnière serait Lucrezia Crivelli, la maîtresse du puissant Ludovic Sforza, duc de Milan.
La richesse des atours dans laquelle est présenté le modèle indique clairement son statut important au sein de l’aristocratie milanaise de la Renaissance. La Belle Ferronnière tient son surnom du bijou qui ceint sa tête, très prisé à l’époque, il témoigne du statut social élevé de la jeune femme.
Le génie de Léonard de Vinci ne se voit pas ici dans un sourire énigmatique mais dans la maitrise technique du maître qu’il est possible d’observer à vue d’œil puisque, rappelons-le, nous observons le tableau de très près. Un détail est peut-être plus parlant que les autres : observez le cou de la jeune femme. Vous voyez ? Regardez bien. Le reflet de sa robe pourpre illumine son cou et sa joue d’une lumière rosée. On notera qu’à trois mètres derrière une vitre, ce détail serait invisible…
Tout le génie de Léonard, à quelques centimètres de nos yeux !
Aline Trouillard
Médiatrice Culturelle
Contact : zoomartparis@gmail.com